Les autorités, les leaders communautaires et les confessions religieuses s’engagent à lutter contre la justice populaire. Ils ont pris cet engagement lors de l’émission publique organisée par la Radio Communautaire la Colombe FM ce dimanche 22 décembre 2024 une émission publique à Mugogo dans le groupement de Lurhala en chefferie de Ngweshe, dans la province du Sud-Kivu.
Le thème développé au cours de cette tribune d’expression populaire a tourné autour de la problématique de la justice populaire, un déséquilibre social et source de conflits dans les villages de Mugogo.
Cette émission a eu la participation de public, des autorités locales, de la société civile locale, de la jeunesse, de la représentante des femmes et des confessions religieuses.
Les intervenants ont indiqué que la justice populaire est la résultante de différents conflits entre les membres de la communauté. Ils ont en unanimité pris l’engagement d’intensifier les séances de sensibilisation et conscientisation de la population et surtout de la jeunesse pour éviter ces agissements inciviques.
Le représentant de la cheffe de groupement a reconnu ces cas qui sont devenus répétitifs et à la base d’une forte tension et une source de conflits multiformes.
« Ces cas sont nombreux, nous y travaillons mais il reste un grand travail a faire pour une solution durable. Nous allons multiplier les stratégies de sensibilisation. Elle sera désormais inclusive. Toutes les couches sociales seront impliquées dans la sensibilisation afin d’espérer à une réussite », a-t-il déclaré.
Pour M’MUHAYA, représentante des femmes à la paroisse Saint Matthieu de Mugogo, les chambres de prières sont la cause principale de cette problématique dont les conséquences pèsent lourdement sur le vie sociale et aboutissent à la justice populaire. Elle ajoute que ce sont les autorités qui accordent les documents aux chambres des prières et les responsables de ces chambres de prières font usage de la corruption.
Celle-ci s’est engagée à redoubler d’efforts en faisant des décentes sur terrain pour la restitution dans des groupes de femmes de la Paroisse dont elle est responsable pour lutter contre ces agissements inciviques.
« Nous femmes et vieux sommes des principales victimes de cette justice populaire. Les jeunes auteurs de cette pratique surprennent les victimes et mettent fin à leur vie sans aucune forme de recours ni souvent de secours. Je vais mobiliser les femmes de differents secteurs et groupes pour une forte sensibilisation afin de mettre fin à cette mauvaise pratique qui ne favorisent pas l’harmonie sociale et le vivre ensemble », a-t-elle déclaré.
Pour sa part Monsieur MUKONGOMANI BUBAKE, Président de la société civile à Mugogo, a évoqué une difficulté et des limites dans leurs actions mais la lutte continue étant parmi les acteurs pivots
de la bonne gouvernance locale. Ce dernier s’est engagé d’intensifier les séances de sensibilisation afin d’asseoir véritablement la cohésion sociale.
« Nous en souffrons terriblement. Nous remercions la RACOCO FM pour cette occasion qui nous encourage de plus à continuer la lutte contre la justice populaire. Cette pratique est récurrente et nous préoccupe au haut niveau car elle crée un déséquilibre social qui ronge la communauté. Nous allons à travers les organisations de la société civile sensibiliser fortement pour mettre fin à cette pratique inhumaine », a-t-il promis.
Au cours de cette tribune d’expression populaire, le public a eu l’occasion de poser des questions afin de comprendre à fond les tenants et les aboutissants de cette problématique. Ils ont également promis d’appuyer cette sensibilisation.
Signalons que ces cas de justice populaire sont récurrents dans le groupement de Lurhala et au moins un cas est enregistré chaque semaine. Cette émission intervient dans le cadre du projet d’appui à la promotion de la participation citoyenne et la prévention des conflits (PCPC). Il est exécuté par la Radio Communautaire la Colombe sous l’accouchement technique de la Synergie des Médias pour l’Union de Force (SYMUF) avec l’appui financier de la Direction du Développement et de la Coopération Suisse, DDC.
Rebecca Ashuza