Les autorités politico-administratives, coutumières et les leaders communautaires déterminés à accompagner les femmes candidates aux élections de décembre prochain en République Démocratique du Congo.
Ce souhait est émis au regard de la sous-représentation des femmes et filles de Nyangezi dans les institutions des décisions que ces cadres de bas ont pris cet engagement. Des femmes sont souvent victimes du manque de considération, de fois écartées non seulement dans leurs partis politiques mais aussi dans la gestion dans différentes communautés où elles vivent et parfois, pour des raisons non valables.
Dans le groupement de Karhongo au Sud-Kivu, depuis plusieurs années, les femmes sont limitées par les us et coutumes rétrogrades qui les empêchent de participer activement à la gestion du pays. Ces coutumes sont par exemple que la femme ne peut pas parler entre les hommes moins encore les diriger. Les femmes et filles sont victimes de la discrimination et de l’usage des stéréotypes notamment qu’elles doivent se limiter à garder les enfants et aux travaux ménagers. Cette pratique tend à les mettre hors la gestion de la chose publique et pourtant, plusieurs instruments juridiques à ce jour leurs donnent les mêmes chances autant que les hommes pour participer dans gestion de la chose publique. Faisant référence à la loi du 1er août 2015 portant modalités d’application des droits de la femme à la parité où les articles 4, 5 et 6 rassurent que, les droits de la femme dans la vie politique sont garantis.
Le chef de groupement de Karhongo/Nyangezi, Cishugi Cabwine Pascal indique qu’il va tout mettre en œuvre en ce qui le concerne afin d’apporter son accompagnement aux femmes candidates à Karhongo.
« Au regard de la considération de la femme dans mon entité de gestion, je vais monter des stratégies susceptibles de permettre aux femmes candidates de gagner l’électorat afin de genrer la représentativité de la population à tous les niveaux. Je demande aux femmes candidates d’éviter le complexe mais plutôt, avoir confiance en elles car nous voulons leur donner l’opportunité de représenter le peuple sans complaisance à travers le vote. J’appelle à la mobilisation de toutes les couches sociales pour l’accompagnement des femmes candidates qui ont prouvé leur capacité de gestion », a-t-il indiqué. Il a par ailleurs ajouté qu’il souhaite voir les candidatures des femmes aux élections municipales et locales afin de l’aider dans la gestion de l’entité déconcentrée sous sa gestion.
Les responsables de partis politiques, pour leur part, promettent d’aligner les candidatures des femmes et de les soutenir. Cela, afin de répondre à la volonté de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) d’avoir 50% des femmes candidates sur la liste des candidatures retenues. Ils disent s’inscrire dans le respect de l’innovation relative à la prise en compte de la dimension genre dans la constitution des listes des candidatures. Il s’agit de l’exemption du paiement des frais de dépôt des candidatures pour les listes comprenant au moins 50 % des femmes.
Mosala Balembaka Marcellin responsable du parti politique Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS Tshisekedi) précise que, son parti politique est très sensible au respect du genre et va accompagner sans doute les femmes candidates jusqu’à la dernière phase du processus électoral au pays.
Me Noé Baleke Cambala, président de la société civile locale indique qu’il va organiser pour sa part des séances de sensibilisation et de conscientisation de la population en faveur des femmes candidates du groupement de Karhongo.
« Nous envisageons d’utiliser plusieurs canaux de sensibilisation et de mobilisation à l’égard des membres de nos communautés afin de voter pour les femmes qui vont se porter candidates aux élections prochaines. De nombreuses femmes ont des compétences dans la gestion autant que les hommes. A tous les niveaux, les femmes sont capables de travailler pour l’intérêt suprême de la population. Nous allons passer aux médias, dans des groupes sociaux, églises pour organiser des conférences même si nos moyens sont limités», a-t-il indiqué.
A lui d’ajouter qu’il va disponibiliser un carnet d’adresse des femmes battantes candidates pour un soutien total.
Pour sa part, Jacquie Kapapa candidate à la députation provinciale dans la circonscription électorale de Walungu estime que cet accompagnement va influencer et accroitre la confiance afin de voter massivement pour les femmes.
« Comme nous bénéficions de cette garantie d’accompagnement des autorités, je suis sûre que nous allons gagner les élections et travailler pour l’intérêt supérieur et primordial de la communauté. Avec cet accompagnement déclaré par différentes autorités, les droits des femmes et filles seront respectés et accompagnés par les dirigeants à la base », a-t-elle lâché.
Certains leaders religieux de leur côté précisent qu’ils vont sensibiliser les fidèles dans des séances de cultes à tourner le regard vers les femmes chrétiennes candidates pour améliorer la participation des femmes dans la gestion du pays.
Pour rappel, la République Démocratique du Congo organise des élections générales dont celles présidentielles, législatives nationales et provinciales qui auront lieu le 20 décembre 2023. Elles iront jusqu’aux municipales et locales cette année.
HERI BAHIZIRE Gentil, JDH.