Après la ville de Goma, où la situation humanitaire est catastrophique, les affrontements continuent jusque dans la province voisine du Sud-Kivu.
Des affrontements ont été signalés ce samedi 08 février 2025 à une soixantaine de kilomètres du chef-lieu de la province, Bukavu, selon plusieurs sources. Des banques et des écoles ont été fermées. De nombreux habitants ont quitté la ville.
Plusieurs pays voisins de la République démocratique du Congo redoutent un embrasement régional, faute de solution diplomatique rapide pour une paix durable.
Les tentatives de médiation, notamment de l’Angola et du Kenya, ont jusqu’ici échoué. Lors du sommet SADC-EAC ce samedi 08 février, les dirigeants régionaux ont plaidé pour une fusion des processus de paix initiés séparément par les deux pays, appelés « processus de Luanda » et « processus de Nairobi ».
Les dirigeants ont aussi appelé à l’ouverture de couloirs humanitaires pour évacuer les blessés et les morts. Selon l’ONU, depuis le 26 janvier, près de 3 000 personnes été tuées dans l’Est de la République démocratique du Congo.
De nombreuses exactions, dont des viols et cas d’esclavage sexuel ont été rapportées et le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU a annoncé vendredi l’ouverture d’une enquête y relative.
« Si rien n’est fait, le pire est peut-être encore à venir pour les habitants de l’Est, mais aussi au-delà de la RDC », a alerté vendredi le chef des droits de l’Homme de l’ONU, Volker Türk, qui a averti que le risque d’escalade dans la région « n’a jamais été aussi élevé ».
Kinshasa réclame auprès de la communauté internationale des sanctions contre le Rwanda, mais aucune décision n’a été prise jusqu’ici.
L’est de la République démocratique du Congo est riche en ressources naturelles notamment le tantale et l’étain, massivement utilisés dans les batteries et les équipements électroniques et l’or. Kinshasa accuse Kigali de vouloir les piller à travers cette rébellion.
Le Rwanda nie et affirme vouloir éradiquer de la région des groupes armés, notamment créés par d’ex-responsables hutus du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994 qui menacent selon lui sa sécurité.
Rédaction