Le Président de la République, Félix Tshisekedi, s’est adressé ce lundi 8 décembre aux deux chambres du Parlement réunies en congrès au Palais du Peuple. Dans son allocution, il a passé en revue plusieurs secteurs clés, notamment la sécurité, la politique intérieure, la diplomatie, l’économie ainsi que le social.
Ce discours était également l’occasion pour le Chef de l’État de dresser le bilan des actions menées en 2025 tout en traçant les perspectives pour l’année 2026.
Cependant, au lendemain de cette adresse, ce mardi 9 septembre 2025, plusieurs acteurs socio-politiques du Sud-Kivu expriment leur déception et estiment que le Président Tshisekedi est « déconnecté de la réalité du terrain ».
Un discours jugé « décevant » par certains acteurs locaux.
Pour Jean Chrysostome, acteur socio-politique, le discours du Chef de l’État a été une « déception totale », affirmant qu’il n’y avait « rien de nouveau ».
« En additionnant très minutieusement le discours du Président Tshisekedi, notre sentiment est celui d’une déception totale. Est-il au courant que le Kivu échappe aujourd’hui à la souveraineté et à l’autorité de l’État ? Avant Washington égale après Washington, avant Doha égale après Doha, avant la résolution 2773 égale après cette résolution », a-t-il déclaré.
Il déplore également le manque de considération des autorités congolaises face à la crise persistante dans l’Est du pays, affirmant qu’il n’a perçu « ni respect ni considération envers les populations de l’Est ».
Un pays dans une situation «chaotique», selon la société civile.
De son côté, Oswald Rubasha, acteur de la société civile du Sud-Kivu, estime que la RDC traverse une situation «chaotique» sur plusieurs plans.
Il cite notamment l’occupation de certaines zones par l’AFC-M23, la dégradation continue des conditions de vie des Congolais, l’exil forcé de plusieurs acteurs de l’opposition, la persistance des violations des droits humains.
Sur le plan sécuritaire et économique, il se montre particulièrement critique :
« Il n’a pas été à la hauteur de la sécurisation du territoire national. Côté économique, tout le monde assiste à la dépréciation du franc congolais face au dollar. Le quotidien du Congolais se dégrade ; même les fonctionnaires de l’État se plaignent de leurs salaires », affirme-t-il.
Rubasha appelle ainsi le Chef de l’État et le gouvernement à prendre pleinement la mesure des défis qui secouent le pays :
« Les défis sont énormes. La population désespère, elle perd confiance, elle souffre », regrette-t-il.
Pour rappel, l’intervention du Chef de l’État devant le congrès est un exercice prévu par la Constitution. Elle intervient cette année dans un contexte particulier, marqué par la récente signature d’un accord de paix entre la RDC et le Rwanda, censé mettre fin aux conflits armés dans l’Est du pays.
Gabriel ACIRUSHOKOLIRE



