Depuis le début de la saison pluvieuse en septembre dernier, des eaux des pluies ont dégradé progressivement la route nationale numéro 5 dans les escarpements de Ngomo en territoire de Walungu au Sud-Kivu.
Selon le constat fait par le reporter de la radio communautaire la Colombe ce samedi 04 mai 2024, à plusieurs endroits la route a des trous contenant des eaux des pluies. A ces endroits des motos et des petits véhicules ont des grandes difficultés même des gros camions peinent à traverser.
La semaine dernière un camion a fait des tonneaux jusque très loin dans un ravin où il est irrécupérable. Au moins 3 motos au courant de même semaine sont tombées dans les mêmes circonstances. La plupart des fois, des véhicules dans les deux sens passent plusieurs jours avant d’atteindre la destination. Si ce ne sont pas des ponts cassés c’est alors la route elle-même qui est dégradée et c’est devenu un cercle vicieux pour chaque année.
Un conducteur rencontré après une panne décrit la souffrance que traversent les conducteurs et lance un appel aux autorités congolaises de trouver une solution pour limiter les dégâts.
« Ngomo est devenu un calvaire. Nous nous attendons régulièrement à tout ce qui peut nous arriver. Ici nous avons deux jours et nous ne savons pas comment nous allons quitter cet endroit. A chaque tombée de la pluie la situation s’aggrave. Le véhicule est en panne. Nous avons forcé mais en vain et d’autres collègues subissent le même cas. Nous n’avons pas à manger, nous avons aussi peur des bandits qui peuvent nous attaquer à tout moment. Le risque sont imminent mais nous n’avons pas de choix. Nous demandons aux autorités congolaises d’intervenir dans l’urgence pour nous sortir de cette souffrance devenue insupportable. En attendant l’État peut mettre des machines pour raser de nouveau la route comme c’était fait pendant la saison sèche, » a déclaré sous anonymat un conducteur d’un air furieux.
Quid du prix du transport ?
Depuis la dégradation de cette route, le prix par moto a doublé voire même triplé selon le cas. Une course qui coûtait 4000 ou 5 000 FC est actuellement négociée à 1 0000, 15 000 ou 20 000 FC.
A cette hausse vertigineuse de prix s’ajoute le prix de carburant. Un litre qui s’achetait à 3 000 FC varie entre 4000 et 4 500 FC chez les revendeurs de carburant.
Les avantages de la construction de cette route
La construction de cette route d’intérêt national a plusieurs avantages non seulement aux usagers mais aussi à l’État congolais :
- Faciliter le transport aux usagers,
- Faciliter à acheminer les produits agricoles de la plaine de la Ruzizi vers la ville de Bukavu et de certains territoires,
- Rendre paisible la communication entre les villes de Bukavu, Uvira et Baraka,
- Maximiser les recettes/accroître l’économie nationale (taxes, impôts…) au détriment du Rwanda voisin où passent un bon nombre des véhicules des congolais,
- La paix et la sécurité,
- Limiter sensiblement des pannes et accidents des véhicules et motos,…
Les conséquences de cette situation
Plusieurs conséquences résultent de ce délabrement avancé de cette route. C’est notamment le prix de transport qui galope indescriptiblement, des pannes et accidents des véhicules et motos, la perte des marchandises des commerçants dont certaines périssent dans les accidents et d’autres pourrissent dans ces véhicules, risque de perte en vie humaine, famine des familles qui dépendent des produits agricoles de la plaine de la Ruzizi et bien d’autres.
Quelle peut être la voie de sortie ?
Ce calvaire que traversent les citoyens congolais dans les escarpements de Ngomo peut finir si l’État congolais prend cette situation en mode prioritaire et d’urgence surtout par ce nouveau gouvernement.
Le ministre national des infrastructures et travaux publics sortant, Alexis Gisaro Muvuni le 22 juillet 2022 dans le cadre du programme syno-cingolais avait lancé les travaux de cette route à partir de Nyantende jusqu’à Kamanyola passant par Nyangezi mais une léthargie sans précédent a caractérisé les décideurs pour matérialiser les promesses et programmes du gouvernement. Les élus à tous les niveaux dans la province du Sud-Kivu ont la mission de plaider pour la construction de cette route.
Peut-on déjà espérer à une solution ?
La compagnie chinoise SYNOHYDRO 14 est à pied d’œuvre pour une solution définitive. Des travaux de construction de cette route a commencé depuis Nyantende et continue jusqu’à présent à Mumosho dans le territoire de Kabare. Un budget de 150 millions de dollars Américains serait alloué à ces travaux.
Le nouveau gouvernement de la première ministre Judith Suminwa Tuluka devrait se pencher aux travaux de cette route en mode d’urgence pour sauver la situation.
HERI BAHIZIRE Gentil