Le slameur est un artiste de la parole, un poète orateur qui utilise le verbe comme instrument de sensibilisation, de réflexion et de transformation sociale. Grâce à sa créativité, sa liberté d’expression et sa proximité avec le public, il joue un rôle essentiel dans la promotion de la paix.
Lors d’un entretien accordé à la radio communautaire la Colombe ce mardi 18 novembre 2025, Asaphe Andema, slameur de Bukavu, est revenu sur les réalités vécues au sein de la communauté. Il a évoqué les tensions sociales, les discriminations, les violences et les nombreuses formes d’injustice qui fragilisent la cohésion sociale.
Face à ces difficultés qui rongent la société, il invite chacun à une prise de conscience collective et encourage le recours au dialogue, première étape vers une paix durable.
Selon lui, il est indispensable de valoriser la culture locale, notamment en transmettant des messages de paix. Dans un contexte marqué par les divisions ethniques et les conflits, le slam joue un rôle crucial :
il permet de porter haut les messages de réconciliation, de rassembler là où d’autres discours divisent, et d’offrir une voix aux jeunes souvent marginalisés.
« J’ai déjà écrit un slam qui raconte l’histoire d’un chrétien amoureux d’une musulmane. Cette histoire montre comment, parfois, la religion qui devrait nous unir finit par nous séparer, simplement parce qu’on dit qu’un chrétien ne peut pas épouser une musulmane », a-t-il expliqué.
Pour Asaphe Andema, le slameur doit encourager l’écoute, l’expression libre et le respect mutuel, des valeurs fondamentales pour toute coexistence pacifique.
Il rappelle enfin que, par sa plume, le slameur peut dénoncer pacifiquement les inégalités et inciter chacun à rechercher des solutions non violentes.
Car, dit-il, « le slam incarne une forme d’engagement sans armes : la résistance par la plume ».
Hortence Furaha




